La Tunisie en hiver

En décembre 2018, on trouvait des barrages / contrôles de police à chaque entrées et sorties de grandes villes. En atterrissant à Monastir, à la sortie de l'aéroport, la voiture du guide se fait tout de suite contrôler. Tout est en règle, c’est impressionnant de voir les barrages (où au final la voiture ne s’arrête pas souvent), mais c’est également rassurant.

Ce voyage a été effectué avec un guide professionnel, via une agence réceptive en Tunisie. En effet, entre père et fille, nous souhaitons parcourir la Tunisie en toute sécurité et cadré par les services d’un guide. Alors c’est parti pour 6 jours intensifs où on aura beaucoup roulé avec un guide aux petits soins pour nous, qui nous a souvent fait éviter les lieux les plus touristiques en nous montrant d’autres richesses à quelques pas seulement de la foule.

On passe par Kairouan et sa grande mosquée… Incroyable ! On en profite pour acheter un tapis dans le marché, on nous offre le thé, le premier du séjour (on en aura bu du thé en 6 jours). L’atelier de tissage est situé dans le magasin, on voit les gestes précis et répétitifs de la dame qui tisse tous les tapis à la main… C’est beau. La route est encore longue, on repart jusqu’à Tozeur où l’on passera la nuit, après avoir bu un autre thé à la menthe bien sûr. 

Le lendemain, on commence la journée assez tôt par la visite d’une palmeraie. On nous explique tout sur les palmiers, les palmiers dattiers, les palmiers mâles et femelles (oui oui, les arbres aussi sont multi sexes !), c’est très joli et intéressant. Un peu plus tard sur un marché, on achète des dattes fraîches à ramener en France.

Aux portes de la ville de Tozeur, on visite ensuite une briqueterie traditionnelle au milieu des ouvriers qui font leur travail. Un immense chantier où les briques se font encore à la main. Des fours sont construits avec des empilements parfois douteux de briques entre elles… En France, au niveau sécurité au travail, cela ne serait pas réglementaire ! On ne peut qu’admirer le travail de ces hommes.

On se balade à travers les paysages désertiques et les centaines de dromadaires et chameaux sur les bords de la route. On fait un détour par un des lieux de tournage de Star Wars avant d’arriver dans un oasis perdu dans ce désert. On observe de loin les 4x4 qui font des tours dans le sable pour épater les touristes… Certes c’est sympa et sûrement incroyable comme sensations, mais écologiquement… 

Après un changement de paysage, du désert de sable au désert montagneux, on arrive finalement dans cet oasis où on déjeune un plat… un peu trop épicé (ça aussi c’est monnaie courante en Tunisie). Pour les prochains repas on pensera à demander en amont à ce qu’il y ait moins d’épices dans les plats.

Le lieu est calme et apaisant, c’est agréable de se balader ici. 

On reprend la route vers Douz, et entre Tozeur et Douz il y a le fameux Chott el Jerid, cette étendue salée de 5000 km², qui suivant les saisons offre des couleurs extraordinaires. Après la traversée de ce désert on passe par un puits artésien : c’est-à-dire un puits où l’eau remonte grâce à la pression positive naturelle et non grâce à une pompe ou tout autre système. Encore un système incroyable, en plein milieu du désert !

Le lendemain matin à Douz, on part chez un ami du guide pour une balade privative à dos de chameau pour quelque chose comme 2€ de l’heure (prix affichés !).

Sur les routes on aura croisé beaucoup d’amis du guide, en effet cela fait 20 ans qu’il parcourt la Tunisie en tant que guide, il a donc des bons plans un peu partout.

On a encore de la route à faire, en plein désert, on croirait voir des mirages de temps en temps ! En passant par des routes moins officielles, le guide nous affirme qu’il vaut mieux rouler à 70 km/h plutôt qu’à 30 km/h pour ne pas abîmer la voiture et passer plus vite sur les bosses… A tester !

L’après-midi on est dans une oasis aux portes du Parc national de Jbil. Ici, il y a déjà plus de monde et il est possible d’aller découvrir un site antique à dos de dromadaire (on n’est plus à 2€ de l’heure) ou en quad.

En fin de journée, on arrive dans un campement dans le désert. On marche dans les dunes de sable pour trouver le meilleur endroit pour voir le coucher de soleil dans le désert, c’est tellement beau et apaisant encore une fois… Autour du feu on nous montre comment est fait le pain dans le désert. Un trou, un feu, on attend les braises, on met la pâte du pain directement sur les braises et on la recouvre de sable… Et ça sort du pain ! Facile, non ? En tout cas très bon. 

On dort au pied des hautes dunes du Grand Erg Oriental, pour rappel en plein mois de décembre. Dans le désert, dès que la nuit tombe, le froid s’installe rapidement. On enfile toutes nos couches de vêtements mais c’est encore un peu juste. On s’endormira sous 4 couvertures bien épaisses !

Le matin, il fait frais et on découvre le soleil qui se lève sur les dunes légèrement gelées. On comprend mieux pourquoi la nuit a été fraîche.

On prend la route pour cette dernière journée entière sur le sol Tunisien. On visite une habitation troglodyte à Matmata, encore une fois en dehors des sentiers battus. Nous sommes seuls, on nous offre devinez quoi… le thé, accompagné de pain et de miel. Miam ! 

Les paysages changent, on sent que le désert s’éloigne. Notre dernière visite sera celle d’un amphithéâtre classé à l’UNESCO. Le lieu pouvait accueillir 35 000 spectateurs et montre encore une fois l’extension de l’Empire romain.

C’est ici que se termine le voyage en Tunisie, le vol du lendemain matin était très tôt. Merci Nour !

Alors, l’avantage principal de voyager à cette période, c’est qu’il y a peu de touristes. Il y en a quand même, mais ce sont principalement des Tunisiens qui choisissent de passer quelques jours en dehors de chez eux.

Il est aussi important de mentionner les inconvénients : le programme était très chargé, si vous avez l’occasion et plus de temps, n'hésitez pas car la région est juste incroyable.